Aller au contenu principal

Après la pandémie

La Gambie
Histoire
OIM/Alhagie Manka

Qu’est-ce que la résilience pour les migrants de retour ?

« Pour moi, la résilience c’est la capacité à se protéger et à résister à une situation difficile », explique Rosamond Erica Johnson, de retour en Gambie après un voyage pénible de sept mois pour rejoindre l’Europe, qui s’est finalement terminé au Niger.

Alors qu’elle commençait a retrouver ses reperes, le monde est tombé en proie à la pandemie de la COVID-19, mettant à l’épreuve la résilience qu’elle avait acquise au fil des mois de lutte et en danger, son épicerie — sa seule source de revenus.

En fin mars, peu après la confirmation du premier cas de COVID-19 en Gambie, l’état d’urgence national a été décrété. Les restrictions sur les activités quotidiennes et le confinement appliqués partout dans le monde pour freiner la propagation du virus ont eu un impact désastreux sur les activités commerciales. Rosamond a dû s’adapter rapidement pour sauver sa nouvelle entreprise.

« Je vends du attaya (thé vert), du sucre, des boîtes de lait, d’articles de papeterie et d’autres produits similaires. Tout allait bien, et les bénéfices me permettaient de payer le loyer, de couvrir les frais de scolarité et médicaux de ma fille et de soutenir ma famille », a-t-elle indiqué. Avec la suspension des cours, la papeterie, l’un de ses produits les plus vendus, n’est plus rentable.

Son commerce étant au bord du gouffre, Rosamond s’est rapidement adaptée. « J’ai étudié le marché pour comprendre les besoins actuels des consommateurs, puis j’ai investi dans des produits faciles à commercialiser ». Avec la demande croissante de certains produits alimentaires, Rosamond a commencé à vendre de l’huile de palme et du gari (tapioca). Elle a également profité de l’essor des activités en ligne et vend maintenant du crédit pour téléphone portable. « Ce commerce n’est pas mal du tout pour moi, malgré la pandémie », a-t-elle souligné avec soulagement.

Rosamond fait preuve de résilience, comme des milliers d’autres migrants de retour, qui ont survécu aux épreuves périlleuses du voyage vers l’Europe. Au cours de son voyage, Rosamond s’est retrouvée bloquée dans le désert du Sahara. Grâce à l’aide au titre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, elle a pu rentrer dans son pays. Parmi des milliers d’autres migrants de retour, elle s’est fait un nom, malgré la stigmatisation et les mauvaises langues la qualifiant d’échec.

À l’instar de Rosamond, Oumie Camara est une autre migrante de retour confrontée à l’impact de la COVID-19. Oumie apprend à optimiser ses profits grâce à la hausse de la demande de produits saisonniers. Après neuf mois passés en Libye à essayer de rejoindre l’Europe, elle est rentrée en Gambie. Elle a d’abord ouvert un petit commerce de produits cosmétiques, utilisant ses bénéfices pour diversifier sa production maraîchère. « Je gagnais de l’argent en cultivant et en vendant des légumes comme le chou, le concombre et la salade », a expliqué Oumie.