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Première séance de formation de formateurs à Dakar

Sénégal
Histoire
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« Nous devons partager nos histoires pour éviter aux jeunes sénégalais de vivre les calvaires de la migration irrégulière, » témoigne El Adama Diallo, Volontaire du projet Migrants comme Messagers (Migrants as Messengers en anglais — MaM).

Du 17 au 24 août 2020, dix Volontaires, six hommes et quatre femmes, ont participé à Dakar à la première session de formation de formateurs avec pour objectif de renforcer leurs capacités dans les domaines de l’engagement communautaire, la narration et l’engagement numérique, et ainsi les préparer au recrutement et à la formation de nouveaux Volontaires MaM.

C’est une étape importante pour le programme, qui entame sa seconde phase. MaM a été lancé en 2018 en Guinée, au Nigéria et au Sénégal, pour sensibiliser sur les risques de la migration irrégulière via la participation et les témoignages de ses Volontaires, des migrants de retour. Reconduit en 2019 pour une durée de trois ans et étendu à la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Liberia et la Sierra-Leone, le programme compte s’appuyer sur son réseau de Volontaires pour la mise en œuvre des campagnes de sensibilisation et de recrutement d’autres Volontaires.

La formation des formateurs est donc essentielle à la pérennité du programme, mais aussi pour offrir à ses Volontaires une opportunité d’autonomisation. En effet, à l’issue de cette session, les participants sont équipés pour devenir de futurs formateurs. Ils pourront ainsi être indépendants et développer leurs propres réseaux de Volontaires.

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Photo: OIM/Amanda Nero

La formation des formateurs est constituée de onze modules : après avoir suivi une présentation sur la migration et le programme MaM, les Volontaires ont étudié les différentes techniques d’interview, de narration et audiovisuelles, telles que l’utilisation d’un smartphone et de ses accessoires, l’enregistrement audio ou le cadrage, nécessaires pour la création de contenu numérique.

Les modules suivants étaient consacrés à la conception d’activités de sensibilisation efficaces, à l’engament communautaire et à la mobilisation sociale. Durant cette partie de la formation, l’accent a de nouveau été mis sur les techniques de narration, afin d’encourager les Volontaires à puiser dans leur expérience personnelle pour créer des campagnes accrocheuses.

Les participants ont ensuite appris comment utiliser internet et les réseaux sociaux pour rechercher et vérifier leurs informations, ou mener des campagnes de sensibilisation. Ils ont également participé à une simulation d’interview, pour les préparer aux relations avec les médias.

Le dixième module était dédié à l’apprentissage pour adulte, les techniques de facilitation et au leadership, afin de préparer les participants à leur rôle de chef d’équipe, coordonner d’autres Volontaires et à animer une séance de formation.

La formation s’est conclue avec une introduction à l’approche psychosociale dans la sensibilisation communautaire, soulignant le lien entre la communication et le soutien entre pairs. Une fois sur le terrain, les Volontaires pourront intégrer cet aspect essentiel dans leurs interactions et apporter un soutien psychosocial basé sur l’écoute attentive, l’empathie et le partage.

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Photo: OIM/Amanda Nero

Grâce à une méthode participative et interactive, cette semaine d’échange et de travail a été marquée par de nombreux moments de réflexion et d’analyse aidant les participants à s’approprier le contenu de la formation et à se familiariser à la méthodologie de partage de connaissances.

« J’avais la paresse de suivre les modules techniques car ils me paraissaient difficiles. Cette fois-ci, j’ai déplié le trépied, posé le téléphone sur le sabot et branché le microphone. Je me suis sentie mieux à l’aise avec ce matériel, » confie Ndèye Fatou Ndour à la fin de la troisième journée de formation. Ndeye Fatou explique être rentrée chez elle avec de nouvelles compétences qu’elle mettra à profit dans son travail quotidien de sensibilisation.

MaM est un programme de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) mis en œuvre dans sept pays d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal et Sierra-Leone) et visant à sensibiliser sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière grâce à la participation et aux témoignages de migrants de retour. Depuis 2018, plus de 290 Volontaires ont rejoint le programme, dont 56 au Sénégal.