Le 30 avril 2017, après s’être renseigné auprès de quelques connaissances et convaincue par ses échanges avec un réseau de passeurs, la mère de famille prend l’avion à Conakry avec un allé simple pour Casablanca avec pour seule compagnon son plus jeune enfant, âgé de 2 ans à l’époque. Pour elle, le Maroc ne représentait qu’une étape d’un périple qui la conduirait à terme en Espagne, « la terre du salut ». Mais c’était sans conter sur la tromperie de ses passeurs.
Peu de temps après avoir fouler le sol marocain, Hassanatou met le cap sur Rabat, où l’attendaient des membres du réseau de passeurs. Se croyant au bout du tunnel, elle baisse sa garde et confie à ses hôtes son argent, convaincue de leur sincérité. Mais elle ne tardera pas à déchanter, face aux fausses promesses des passeurs. « Les mois passaient et la date de mon voyage n’arrivait toujours pas. On me répétait sans cesse qu’il ne saurait tarder, mais je n’en voyait pas l’issue. C’est alors que j’ai voulu réclamer mon argent, mais ils n’en fallait pas plus pour qu’ils me menacent et qu’ils me chassent de leur base. Et n’ayant pas de titre de séjour, je ne pouvais pas me plaindre aux autorités », regrette-t-elle.
Au terme de cet épisode et face aux difficultés croissantes, Hassanatou choisi de renvoyer son bébé en Guinée, en le confiant à une amie rencontrée au Maroc qui se trouvait sur le chemin du retour. Sans domicile fixe, elle enchaine les petit boulots pour arrondir ses fins de mois, renouant par la même occasion avec la solitude et les problème financiers. « Pour moi, rentrer n’était pas une option envisageable car j’étais celle qui a dérobé l’argent de son frère et qui n’a même pas pu aller au bout de son projet. J’avais décidé d’y rester le temps qu’il faudrait pour trouver de quoi redorer mon image, à défaut de parvenir à atteindre l’Espagne ». La jeune migrante décroche alors un emploi dans un centre d’appel, mais n’y restera qu’un moi à cause explique-t-elle, « des conditions de travail très difficiles ». Elle travaille aussi comme femme de ménage pour plusieurs familles et comme servantes dans des restaurants, mais à chaque fois, son statut de personne en situation irrégulière refaisait surface.
Ne trouvant pas de solution pérenne, elle contacte la mission de l’OIM au Maroc en décembre 2018 pour demander une assistance au retour. C’est ainsi qu’elle rentre à Conakry 4 mois plus tard et intègre l'équipe MaM.
Returned migrants play a central role as Volunteers in the development, planning and implementation of the Migrants as Messengers campaign.
Through their stories, the learnings from their migratory experiences and their creativity, MaM Volunteers are the principal authors and actors of the campaign. From 2019-2022, a community of more than 300 volunteers across 7 countries will develop and grow. This community will also have access to diversified training and capacity-building opportunities and be invited to regular activities to support the development of an organic and sustainable community. Female engagement plays an important role within the MaM Volunteer community as they will take the lead in shaping women-to-women dialogue sessions and engaging female audiences more generally.