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Conde
Guinea
Titulaire d’une licence en droit des affaires, Hawa CONDÉ est une volontaire MaM basée à Conakry, la capitale guinéenne. Son aventure migratoire a pris fin en 2018 par son retour en Guinée, dans le cadre de l’initiative conjointe FFUE OIM, au terme d’un parcours de 8 ans dans plusieurs pays.
Hawa s'est respectivement rendu au Sénégal, en Mauritanie, au Cameroun, au Nigéria, au Bénin, en Algérie, en Libye et au Niger. Durant ce parcours, elle a connu des Hauts, mais surtout beaucoup de bas, marqués notamment par des sévices corporels et des viols. « C’est dans le souci d’aider mes soeurs guinéennes à éviter de vivre ce que j’ai connu sur la route, que j’ai décidé de m’engager dans la sensibilisation », confie-t-elle.
A l’issue de son cursus universitaire en 2010, Hawa opte pour le voyage irrégulier, en suivant les conseils d’une amie résidant à Nantes (France). Celle-ci lui avait promis de l’assistance, une fois qu’elle atteindrait les côtes libyennes. Commence alors pour la jeune diplômée, un long périple semé d’embûches.
Elle met d’abord le cap sur le Sénégal, où elle restera 8 mois, essayant d’y gagner suffisamment d’argent à travers de petits boulots pour financer son voyage. Elle rallie ensuite la Mauritanie. Là, elle rencontre un Camerounais qui lui parle d’une route migratoire plus sûr en partant du Cameroun. Elle s’y rend fin 2012 avec son nouveau compagnon de voyage et conjoint, toujours avec l’Europe en ligne de mire. Mais son projet est perturbé par une première grossesse qui retarde le départ. « Je ne voulais pas tomber enceinte, mais c’est venu. Et mon compagnon m’a dit que nous ne pouvions pas partir avec mon état. Nous avons donc attendu, mais malheureusement le bébé n’a pas survécu à l’accouchement. Après ce douloureux épisode, j’ai voulu continuer mon voyage, mais mon compagnon n’était plus partant. Je suis donc parti en le laissant là-bas », se souvient-elle.
Après plusieurs mois sur la route, Hawa pose ses bagages au Niger, où elle fait la rencontre d’un groupe de passeurs. Ces derniers lui garantissent alors une arrivée en Italie, moyennant un peu d’argent et des services d’ordre sexuel. Mais cette seconde partie du contrat, Hawa ne l’apprendra que quand elle sera sur le sol libyen, abandonnée à elle-même. Elle tombe une nouvelle fois enceinte, d’un bébé dont elle ignore le père. Consciente qu’elle ne peut pas voyager dans cet état, et confrontée à une forte pression familiale, elle décide de rentrer. « J’ai 35 ans aujourd’hui, dont 8 ans perdu sur la route. J’aurais pu faire beaucoup de choses si je n’avais pas choisi cette voie. J’ai perdu ma mère sans la voir car je n’étais pas là. Et mon père est décédé 3 mois après mon retour. Me voilà à présent seule, avec un enfant à charge. Une telle situation, je ne la souhaite pas à mes pires ennemis. D’où ma motivation pour le projet Migrants As Messengers », explique-t-elle en guise de conclusion.

Returned migrants play a central role as Volunteers in the development, planning and implementation of the Migrants as Messengers campaign.

Through their stories, the learnings from their migratory experiences and their creativity, MaM Volunteers are the principal authors and actors of the campaign. From 2019-2022, a community of more than 300 volunteers across 7 countries will develop and grow. This community will also have access to diversified training and capacity-building opportunities and be invited to regular activities to support the development of an organic and sustainable community. Female engagement plays an important role within the MaM Volunteer community as they will take the lead in shaping women-to-women dialogue sessions and engaging female audiences more generally.